Insérer un ou plusieurs gènes inédits dans un virus, en fusionner d’autres pour obtenir de véritables chimères, ou encore en ressusciter certains tristement célèbres… Ces projets semblent bien hasardeux – à tel point que leurs productions sont souvent appelées “frankenvirus”, en référence au monstre créé par le Dr Frankenstein dans le roman de Mary Shelley. La littérature scientifique, elle, préfère le terme d’agents pathogènes obtenus par “gain de fonction” (GOF). Car ces modifications virales en laboratoire, loin d’être des expériences de savants fous, sont avant tout réalisées dans des buts thérapeutiques.
, rappelle Étienne Decroly, virologue à l’université Aix-Marseille. Les progrès de la génétique permettent certes aujourd’hui des manipulations de plus en plus complexes, mais les expériences de gain de fonction sont en réalité aussi vieilles que la virologie