En ce début de IIIe millénaire, une nouvelle cité éternelle vient de sortir de terre sur la route de la soie. Serait-ce un mirage, alors que le soleil se lève par-dessus les contreforts enneigés de la chaîne du Pamir ? Au milieu de la steppe, des dômes bleu azur pointent vers le ciel autour d’un minaret paré de céramiques. À première vue, on s’y tromperait. Mais la taille réduite de l’ensemble sème le doute, d’autant plus flagrante en bordure d’un plan d’eau à l’architecture massive bien stalinienne.
L’Asie centrale s’est dotée d’un Disneyland façon ouzbèke financé par le magnat local Bakhtiyor Fazilov. Il se situe à l’extérieur des murs anciens de Samarkand, (manteau) brodé et coloré y font revivre leur passé prestigieux en enchaînant des démonstrations de calligraphie, de tissage ou de tir à l’arc. Les gens du coin viennent en famille dans une ambiance bon enfant. Un jeune couple esquisse spontanément des pas de danse quand un musicien sort sonun luth traditionnel à deux cordes. Lui porte une toque en fourrure, souvenir de l’époque soviétique ; elle est en jean et baskets compensées, les yeux très maquillés.