es architectes au sommet de leur art ont parfois des idées bizarres. Prenez Eugène Viollet-le-Duc (1814-1879), le Victor Hugo de l’architecture, le virtuose de la restauration de cathédrales, des remparts d’Avignon et de Carcassonne, des ruines du château de Coucy et de Pierrefonds… Pour ce bourreau de travail fondu d’alpinisme qui arpente avec autant de délectation les cimes de l’État que celles de l’Etna, des Pyrénées, du Puy-de-Dôme, des Alpes…, toute montagne est semblable à un édifice lourdement affecté par le passage des siècles, un « monument » grandiose que les éléments (pluie, vent…) ont érodé de loin en loin au point d’en modifier la physionomie. D’où l’énergie considérable déployée par cette personnalité en vue du Second Empire au service d’un credo: à l’instar des vieux bâtiments confiés à ses soins dont il cherche à retrouver la configuration d’origine avant de leur redonner une seconde jeunesse (quitte, parfois, à les amputer arbitrairement de certains de leurs éléments ou procéder à des rajouts fantaisistes…), le qu’on le protège et le mette en valeur en tirant profit des ressources d’un territoire rattaché de fraîche date à la France grâce au traité de Savoie (mars 1860).
Viollet-le-Duc: le Mont-Blanc pour obsession
Feb 08, 2023
6 minutes
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