– les ordis lents m’insupportent – si bien que j’en change tous les trois ans. Dans l’actuel, plutôt ordonné, il y a un onglet pour les trucs chiants genre paperasse, un onglet “Poussin”, le peintre, car j’ai passé une nuit au Louvre pour écrire sur lui, et puis l’onglet “WB” où il y a tout sur Walter Benjamin, qui m’obsède et dont j’ai à peu près à l’origine, était un ensemble de petites nouvelles bizarres) en une même arborescence type iTunes de la grande époque. Comme je suis un parano de la sauvegarde, j’ai un “backup” automatique sur une Dropbox, mais aussi sur des clés USB ou des disques durs éparpillés en divers endroits, et en plus, j’imprime tout, puis range ces feuilles dans une armoire: mon vrai ordi qui archiverait tout, c’est finalement ce gros meuble! Grâce au succès relatif de mon premier bouquin, je me suis acheté une chambre de bonne pour y travailler, mais en fait, j’y fais juste de super siestes. J’écris surtout sur un canapé pas très confortable, style néo-danois, trop petit pour moi, mais où je m’allonge quand même, ce qui m’oblige à garder un minimum la ligne car si mon ventre est trop gros, il fait pression sur le “trackpad” de l’ordi. Autour, il y a parfois mes trois enfants qui jouent bruyamment dans le salon, alors à une époque, j’enfilais un casque de chantier double coque plus une casquette pour m’isoler, mais de toute façon, avec les réseaux sociaux et Internet, je travaille rarement de manière ininterrompue plus d’un quart d’heure. La fragmentation de l’attention, c’est un fait civilisationnel majeur mais j’ai accepté de ne plus m’en désoler! »
DANS L’ORDI DE… Aurélien Bellanger
Feb 02, 2023
2 minutes
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