N NOUS AVAIT PRÉVENUS, Lionel Shriver est joyeuse et très en forme. C’est que la romancière américaine aux idées bien arrêtées, célébrissime depuis la publication d’ en 2006, n’est pas réputée pour faire montre d’une affabilité excessive, alors, on s’alarme toujours un peu. Et c’est un fait : la voilà, chaleureuse, dans un salon de la bibliothèque Oscar-Niemeyer du Havre. Ce n’est pourtant pas le déjeuner offert par le maire, Edouard, son nouveau roman, soit la vieillesse, la décrépitude, l’euthanasie, qui la réjouissent ainsi ? Oui, trois fois oui, comme elles ont réjoui le Royaume-Uni, où son livre a été publié sous le titre génial de en juin 2021. Un ouvrage qui devrait plaire, elle en est persuadée, à son lectorat français : « Contrairement aux Américains, qui renâclent devant ce type de sujet, explique-t-elle, les Français aiment les thèmes sombres traités avec un humour noir. » Ils sont ici servis, tant ce roman, radioscopie d’un couple londonien aux prises avec les désagréments de la vieillerie dans une Grande- Bretagne dont le système de santé s’effondre, est un festival d’ironie, de malice, d’intelligence, d’exercices littéraires de haut vol et de considérations… politiquement très incorrectes. On n’en attendait pas moins de cette fine observatrice des dysfonctionnements sociaux, familiaux et politiques.
Le désopilant jeu de massacre de Lionel Shriver
Feb 02, 2023
2 minutes
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