Il s’appelait Sergueï Molodtsov. Mort sur le front ukrainien, ce Russe de 46 ans a été enterré le 5 janvier à Serov, une austère bourgade minière et industrielle perdue sur les contreforts de l’Oural. Il avait rejoint le corps de mercenaires Wagner, alors qu’il purgeait une longue peine de prison pour avoir tué sauvagement sa mère. Dans la Russie de Vladimir Poutine, Sergueï Molodtsov n’est pas un assassin, mais un héros. Parce qu’il a choisi de combattre les « nazis ukrainiens », l’Etat l’a absous de ses crimes – l’administration locale a même évoqué un « honnête homme » doté d’une âme « créative ». Et lui a accordé les honneurs militaires.
Comme lui, plus de 30 000 détenus auraient signé ce pacte faustien avec le pouvoir. « Partez six mois en première ligne. Si vous en