TRUTH
1968
’abord la transition avec, pour lancer les débats, une version, hum, atomisée de “Shape of Things”, l’un de ses titres de la période Yardbirds. L’envol ensuite, savamment épaulé par les nouveaux compères, un Rod Stewart stratosphérique au chant (enfin, aux râles!), un Ron Wood pour arrondir les angles à la basse et un Mickey Waller roublard à la batterie. Le blues des pionniers est omniprésent et pas seulement quand on emprunte “You Shook Me” ou “I Ain’t Superstitious” à Willie Dixon, mais un blues attrapé par le paletot et découpé comme au cutter par cette guitare tranchante à souhait. Le tout avant que ce “Beck’s Bolero”, semblant sorti de nulle part sinon de quelque vapeur psychédélique, ne vienne ouvrir – peut-être sans le savoir – une porte béante vers les envolées jazzrock à suivre