aul Leiter investit dès 1948 la diapositive comme médium artistique. Par un cadrage non conventionnel et une singulière maîtrise de la couleur à une époque où seul le noir Fidèles amis et archivistes du photographe, Margit Erb et Michael Parillo, à la tête de la Fondation Saul Leiter, créée en 2014, signent un recueil de soixanteseize images inédites, axées sur sa photographie des rues de Downtown Manhattan, à New York, entre 1948 et 1966. Au milieu de cette jungle urbaine, Leiter se fait invisible, saisit des atmosphères, dessine des histoires… déclarait celui qui cultivait la discrétion (au point qu’on ne découvrit son travail en France qu’en 2007 grâce à une exposition à la Fondation Henri Cartier-Bresson!). Comme infiltré dans le bouillonnement de la ville, il transforme le rythme du quotidien en jouant avec les teintes et les angles de vue parfois jusqu’à l’abstraction: derrière une vitre de voiture couverte de flocons de neige, à travers le grillage d’un parking, dans le reflet d’une flaque d’eau, tout en préservant l’anonymat de ses sujets. Son travail? Une suite d’« », résumera Philippe Laumont, directeur de Laumont Studio, à qui il confia le tirage de certains de ses clichés. Comme si, d’instinct, Saul Leiter sacralisait la vie ordinaire.
Clichés expressionnistes
Jan 20, 2023
1 minute
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