our beaucoup, hormis les férus d’architecture qui savent qu’Alvar Aalto (1898-1976) a marqué cette ville de son empreinte, Espoo n’évoque pas grand-chose. Pourtant, située à une vingtaine de kilomètres d’Helsinki, elle est la de surface d’exposition, le plus grand musée de design, d’art moderne et contemporain du pays et, depuis novembre dernier, celui de la plus importante collection privée au monde de verre et de céramique. C’est en effet dans ce bâtiment brutaliste, une ancienne imprimerie construite dans les années 60, qu’un espace modulable a été aménagé pour recevoir les 1300 pièces léguées par l’homme d’affaires Kyösti Kakkonen. Ces comme le souligne la directrice des lieux, Pilvi Kalhama, retracent l’histoire des arts du feu finnois, de l’âge d’or (1930-1960) à nos jours. C’est en 1988 que naît la passion de Kyösti Kakkonen pour la céramique et le verre – il a acquis depuis plus de 10000 pièces – et notamment à la mort de Toini Muona (1904-1987) dont il achète le fonds d’atelier. Tels Kaj Franck (1911-1989) et Birger Kaipiainen (1915-1988), la céramiste a travaillé toute sa vie dans le département d’art industriel d’Arabia, une usine spécialisée dans la production de pièces en faïence et en porcelaine. Vases effilés comme des tiges ployant sous le vent, bols dont la couleur évoque la mousse ou l’eau des lacs, ses œuvres reflètent son amour de la nature tout comme celles des trente autres artistes réunis dans ce parcours jouissif. De A comme Alvar Aalto et ses emblématiques vases (1936) à W comme Tapio Wirkkala (1915-1985) et sa création en verre (1975), tous ces objets témoignent de la fascinante inventivité de l’industrie artistique finlandaise des XX et XXI siècles.
