ichel Bernstein avait confié aux Festetics la tâche ardue, exaltante, d’enregistrer pour Arcana une intégrale des quatuors à cordes de Haydn. Entamée en 1993, l’aventure s’achève treize ans plus tard par l’, six mois avant la mort de l’éditeur. Jouant sur boyau, les musiciens hongrois adoptent un placement atypique (les deux violons se font face) ; recourant à l’Urtext établi par Robbins Landon et aux manuscrits, ils observent toutes les reprises. On reste, aujourd’hui encore, impressionné par leur sens de l’architecture, la clarté de leurs idées. Les recueils sont abordés comme autant d’univers cohérents au sein desquels chaque quatuor apporte son caractère propre. L’ y gagne une magnifique plénitude ; on perçoit l’élan presque gourmand qui animait Haydn, désireux de revenir à une forme qu’il n’avait plus pratiquée depuis de longues années. L’ est remarquable d’équilibre. Toujours, les Festetics parviennent à doser au plus juste lyrisme, humour, rusticité, audace. Certes, on connaît plus tendu, plus énergique (les Chiaroscuro chez Bis), et à la respiration plus large, et d’aucuns regimberont devant des sonorités parfois rêches (, par exemple). Il n’empêche : dans l’esthétique qu’elle défend, cette intégrale « historiquement informée » demeure unique à plus d’un titre, celle du London Haydn Quartet (Hyperion) n’ayant pas encore touché à son terme.
HAYDN A L’ANCIENNE
Jun 23, 2022
1 minute
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