Gourgandines, dévergondées, demi-mondaines, femmes entretenues, marchandes d’amour, sauteuses, catins… Qui sont, à l’opéra, ces dames et demoiselles de petite vertu, « femmes qui tombent » que Victor Hugo défendait d’insulter ? A en croire Louis Ladvocat, qui s’élève contre les moeurs (regrettables) des « filles de l’Opéra » dès la fin du siècle, elles sont légion dans les coulisses, « filles de Babylone qui chantent des cantiques de leur état », exerçant un métier « qui ne peut avoir d’autre conclusion que le péché ». Mais sur scène ? Les premières se trouvent, déjà, dans la Bible : la « grande prostituée » métaphorique de l’Apocalypse de Jean n’a inspiré – tardivement (1968) – que Pierre Henry, tandis que Marc-Antoine Charpentier, Bononcini, Caldara, puis Massenet ont chanté le remords de Marie Madeleine.
Les prostituées à l’opéra
Dec 22, 2022
5 minutes
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