Envoyé spécial
Doha (Qatar)
Les belles aventures accouchent souvent dans la douleur. Celle de Karim Benzema, par exemple. À bientôt 35 ans, auréolé d’un Ballon d’or récompensant une saison en lévitation, l’attaquant du Real Madrid rêvait de retisser avec un fil d’or son histoire décousue en Bleu. Crac. La cuisse qui lâche à l’entraînement, la veille de l’ouverture de la Coupe du monde. La gauche. L’autre le gênait depuis un mois et entretenait un feuilleton qui ne présageait rien de bon. Direction la clinique. L’IRM dit : lésion nécessitant trois semaines de convalescence. Crac. Retour dans la nuit à l’hôtel Al Messila, où les Bleus ont été accueillis trois jours plus tôt par une centaine de supporters. Marcus Thuram veille en ami. Les autres dorment. Quand ils se réveilleront, il ne sera plus là.
Quatre semaines et une nouvelle finale plus tard, le coup de massue a été revisité en opportunité. Didier Deschamps ne l’a pas vu ainsi: Benzema était son plan A. Il en avait juste un B, avec Olivier Giroud assez clairement adoubé par Kylian Mbappé. Mais cela faisait dix-huit mois qu’il œuvrait pour lover sa triplette magique de devant dans la soie. Et crac. Devant la ministre des Sports le lundi 14 novembre, premier jour du rassemblement à Clairefontaine, le sélectionneur avait soulevé deux points : l’engagement sans faille pour représenter le pays et la chance d’avoir un Ballon d’or