Les Cahiers de Science & Vie

Le maudit médiéval!

Tout ailurophile (ami des chats) a le poil qui se hérisse en songeant au sort réservé par une bonne partie des temps médiévaux à son animal favori. De fait, à partir du XIIe siècle, une meute de qualificatifs dépréciatifs lâchés par l’Église catholique (glouton, paresseux, vaniteux, coléreux, luxurieux, voleur, cruel, avare, fourbe, ingrat et, pire que tout, diabolique) s’est mise à courser le malheureux félin et lui a pourri l’existence pendant des lustres. Les Grecs et les Romains, déjà, ne lui avaient guère fait patte douce. Les premiers lui préféraient le bichon maltais en guise d’animal de compagnie et privilégiaient la belette semi-apprivoisée pour chasser les rongeurs auteurs de déprédations en tous genres et vecteurs de la peste. Les seconds lui reprochaient entre autres son appétit pour les oiseaux exotiques (perroquets, mainates indiens) qui peuplaient leurs volières, et en faisaient l’attribut des prostituées.

CHASSEURS DE SOURIS ET DE MOTS

Les choses, pourtant, n’avaient pas trop mal commencé dans la chrétienté du haut Moyen Âge. La Bible ignorant le chat, les premiers auteurs chrétiens, notamment les Pères de l’Église, en avaient fait de même. Le théologien espagnol Isidore de Séville (env. 560-636), dans ses (un ouvrage en vingt volumes traitant de toutes les branches du savoir), avait rapproché le mot (chat en bas latin) de (capture), mais n’avait manifesté aucune prévention contre l’animal. Lequel brillait aussi par son absence dans les bestiaires comme le , le premier livre chrétien du genre composé vraisemblablement au II siècle et appelé à connaître une popularité comparable à celle de la Bible au moins jusqu’au XIII siècle. « pointe Laurence Bobis

Vous lisez un aperçu, inscrivez-vous pour lire la suite.

Plus de Les Cahiers de Science & Vie

Les Cahiers de Science & Vie3 min de lecture
Van Gogh Et Les Étoiles À Arles
Dans une lettre adressée à son frère Théo depuis Arles vers le 29 septembre 1888, Vincent Van Gogh décrit en un simple paragraphe ce qui deviendra un de ses tableaux les plus célèbres, qu’il vient de peindre au bord du Rhône en observant le quartier
Les Cahiers de Science & Vie4 min de lecture
Néo-impressionnistes, Théoriser La Couleur
Paul Signac dit être resté sous le choc quand il a découvert la peinture de Monet, lors de la quatrième exposition impressionniste de 1879 et son exposition monographique l’année suivante. Séduit, le jeune peintre qui a alors seize ans choisit d’abor
Les Cahiers de Science & Vie7 min de lecture
Monet, L’homme Qui voulait Peindre L’air
Maintenant, je ne peux plus me reposer. Les couleurs me poursuivent comme un souci. Elles me poursuivent dans mon sommeil. C’est une grande souffrance. Et qu’est-ce que je veux ? Je veux l’impossible. Les autres peintres peignent un pont ou une maiso

Livres et livres audio associés