’est au marché Paul-Bert – Serpette des puces de Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis) que se sont rencontrés, il y a une dizaine d’années, les jeunes antiquaires Guilhem Faget et Alexandre Goult, autour de leur siècle. Comme nombre de leurs confrères, ils ont ensuite migré vers Saint-Germain-des-Prés, à Paris, pour se concentrer sur la période de l’après-guerre. Ils se sont alors associés et se sont détournés des stars pour faire découvrir des noms moins connus, notamment les designers de luminaires hexagonaux des , qu’ils ont présentés il y a trois ans à l’occasion de la magistrale exposition « Le Luminaire français des années 50 – Une révolution ». Les deux associés de la Galerie Meubles et Lumières ont poursuivi leur ascension en exposant aux PAD Paris et London ainsi qu’à Design Miami/Basel, et en déménageant au 31, rue de Seine. Depuis le mois de septembre, ils célèbrent cet espace plus grand avec l’exposition inaugurale « L’Avant-garde des années 60 », où ils montrent le meilleur de cette période révolutionnaire à bien des égards. Un agencement en perpétuel mouvement (et, pour le moment, sans date de fin), puisque chaque pièce vendue sera remplacée par une nouvelle. Parmi les pépites en Plexiglas, Formica, mousse, plastique et tissu jersey patiemment chinées par le duo, une sélection de luminaires de Pierre Guariche, Robert Mathieu, Jean-Pierre Vincent, Michel Boyer, une grande table de Roberto Monsani, un fauteuil d’époque, une grande tapisserie colorée et abstraite de Danièle Raimbault-Saerens ou une série de fauteuils d’Olivier Mourgue, réalisés pour l’Exposition universelle de Montréal en 1967. Des pièces emblématiques d’un style modulable, à la fois art de vivre et terrain de jeu. On ressort en ayant hâte de remonter à bord de cette capsule spatiotemporelle pour pratiquer de nouvelles explorations de l’histoire du design.
