En japonais, « kimono » veut dire « la chose qu’on porte sur soi »
ien n’est plus moderne que le kimono. Dans mille ans, il sera toujours là. Les princesses et les chevaliers Jedi de « La guerre des étoiles » en porteront toujours lorsqu’ils s’affronteront au sabre laser. Björk, David Bowie, Boy George, Freddie Mercury ou Madonna en mettaient sur scène. Le kimono est un incontournable de la mode internationale. Un must de la world fashion pour parler comme les lolitas de Harajuku, le temple de la jeunesse fantasque à Tokyo : « C’est si vintage. » Pour le reste du monde, cependant, kimono et Japon vont de pair dans l’imaginaire collectif,siècle, les marchands venus d’Occident y voient une profitable source de revenus. Excédé par leur prosélytisme chrétien, le shogun interdit bientôt l’archipel aux Espagnols et aux Portugais, mais les Hollandais chargent des cargaisons de kimonos et d’étoffes dans le port de Nagasaki. Pour le marché européen, les tailleurs locaux créent vite des manches étroites tout en épaississant le matelassage. Et le charme opère à Amsterdam et au-delà : la simplicité intemporelle du vêtement, en forme de T, qui oublie les lignes du corps, ne tient pas compte des différences anatomiques entre sexes et se ferme à l’aide d’une ceinture obi, portée plus ou moins haut selon la mode et l’époque, étroite pour les hommes, large pour les femmes. A priori, rien ne semble plus familier et moins apprêté. En japonais, « kimono » veut d’ailleurs dire « la chose qu’on porte sur soi ». A posteriori, évidemment, c’est bien plus compliqué, raffiné et sophistiqué.