s’esclaffe le charmant brigadier auprès duquel je porte plainte pour une escroquerie en ligne. Je ne suis pas du tout dans mon assiette, j’ai même du mal à comprendre ce qui m’est arrivé. Alors, pour ne rien oublier, j’ai écrit, avec tous les détails dont je me souvenais, le déroulé de l’affaire. Le policier parcourt ma feuille de papier distraitement, m’explique qu’il faut faire selon lesme dit le compatissant au bout du fil.Il est indigné, tant de méchants individus s’attaquent aux personnes fragiles, n’est-ce pas. Il avance une hypothèse : J’avais en effet reçu un message et m’étais connectée au site Ameli. Mon interlocuteur, qui s’appelle David Quelque chosem’encourage à prendre note de son numéro de téléphone (cela pourrait toujours me servir). Il me gronde gentiment, la carte Vitale est octroyée à vie, elle est envoyée gratuitement, comment ai-je pu tomber dans le panneau ? Je commence à ressentir une certaine honte, en effet. La même qui m’étreint de plus en plus pendant que le lendemain je raconte au commissariat la conversation avec ce si serviable préposé aux fraudes et comment il a subrepticement capté les informations qui lui ont permis de m’arnaquer pour de bon.
