ollages? Montages? Découpes? Les œuvres de la Flamande Katrien De Blauwer ne se résument pas à la juxtaposition ou à la superposition de plusieurs images dans une finalité purement esthétique. ne souhaite d’ailleurs pas que sa production soit assimilée à la technique du collage. ajoute l’ancienne étudiante en peinture à Gand puis en section mode à la Royal Academy d’Anvers. Son ouvrage, rassemble près de dix ans de travail lié à la mémoire. La plasticienne a collecté des images provenant de magazines de mode des années 20 aux années 60 pour les inclure dans une nouvelle narration qui combine intimité et anonymat. Du noir et blanc, une prédominance féminine, des visages coupés, des mèches de cheveux, des regards inexistants, des bouches dessinées, des jambes qui se croisent, du rouge, un style cinématographique empreint de nouvelle vague, des corps dénudés, repliés et silencieux qui se tournent vers le vide, le hors-champ… Nourri d’intuition et de poésie, son geste n’en demeure pas moins conceptuel et radical. Katrien De Blauwer ne recolle pas les morceaux. Non, elle décompose, ampute, reconfigure, détourne, fissure, elle crée une rupture, un manque violent et laisse ainsi percevoir dans ses planches une fêlure intime et une souffrance muette qui font écho à sa vie. Elle montre moins pour dévoiler plus. Libre à nous de remplir les vides, puis d’explorer à notre tour notre propre narration.
Morceaux de vie
Sep 16, 2022
1 minute
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