i, en France, la gastronomie est un sujet culturel, le classement, en 2010, du sur la Liste du patrimoine culturel immatériel de l’humanité a rendu la chose résolument institutionnelle. Un appel à projets a ainsi été lancé, des salles d’exposition dont les volumes paraissent un brin étriqués au regard du reste du dispositif. Le projet prend davantage d’ampleur avec ses entités à vocation commerciale, telles que l’école Ferrandi, justement déployée dans le tunnel suspendu, le village gastronomique avec ses neuf boutiques situées dans une vaste cour et sa cuisine basée sur l’émotion et la sensation, ou les restaurants, dont deux occupent les édifices historiques de l’Hôtel-Dieu, adossés à la nouvelle construction. On n’oublie pas un complexe cinématographique, un hôtel quatre étoiles et 640 logements sis dans les bâtiments historiques rénovés, sans compter l’écoquartier à venir… rien de très gastronomique là-dedans. Une raison à cela : les 4/5 du budget pour construire ce projet à 250 millions d’euros ont été mis sur la table par Eiffage qui attend un retour sur investissement. Certes, on ne saurait railler l’existence d’un tel équipement, mais peut-on véritablement brandir l’argument du « projet culturel à vocation publique et d’envergure internationale », dès lors qu’il s’appuie majoritairement sur des commerces et sur un programme immobilier conséquent, dont le prix au mètre carré figure parmi les plus élevés de l’agglomération? Un million de visiteurs annuels sont attendus.
À Dijon, une cité très gourmande
Jun 10, 2022
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