Certains livres sont en soi des épopées. Cela fait vingt ans que Diane de Selliers rêve de publier le récit des aventures de Gilgamesh, figure héroïque de la Mésopotamie ancienne. Une histoire vieille comme le monde, antérieure à la Bible et à L’Odyssée. Un texte fondateur, né sur les rives du Tigre et de l’Euphrate il y a quatre mille ans, dont les thèmes touchent encore aujourd’hui : l’amitié, la vie, la mort, la condition humaine et ses limites, l’éveil à la sagesse. Roi de la cité d’Ourouk, Gilgamesh règne en tyran sur ses sujets jusqu’à ce qu’il découvre l’amitié avec Enkidou, puis la douleur liée au décès de cet alter ego sauvage. Désespéré, il part en quête d’immortalité, avant de comprendre que seule la mort donne son prix à la vie.
Les aventures d’Enkidou et Gilgamesh ont inspiré lesiècle, un homme sera à l’origine de sa redécouverte. Apprenti imprimeur et assyrio-logue autodidacte, George Smith passe tout son temps libre au British Museum. L’écriture cunéiforme, longtemps restée une curiosité, commence à être considérée comme un véritable langage sur lequel se penchent les chercheurs. Smith, qui en a des notions, est engagé par l’assyriologue Henry Rawlinson pour trier des tablettes en argile exhumées au début des années 1850 à Ninive, dans le nord de l’Irak. L’une d’entre elles attire son attention. Elle mentionne un déluge similaire à celui relaté dans la Bible. C’est l’extrait d’un récit qui sera bientôt connu comme et comme le texte le plus ancien écrit par la main de l’homme. Il s’impose comme une source de nos récits fondateurs.