PAR YASMINA REZA.
FOLIO, 256 P., 7,80 €.
UN ENCHANTEMENT, une bulle d’humour, de gaîté et de roman de la dramaturge Yasmina Reza. Une véritable gageure alors que traite de cancer, de trois enterrements, d’un voyage à Auschwitz, et de quelques embarras amoureux… Les trois antihéros de cette fiction enlevée, Serge, l’aîné, Jean, le narrateur célibataire, et Nana, investie dans l’action sociale, ont tous trois la soixantaine, mais se comportent souvent comme de grands enfants. Le point d’orgue du roman est évidemment le voyage en Pologne. Voilà la fratrie en compagnie d’Israéliens et d’Américains en short devant la chambre à gaz, tandis que Jean se gausse de notre monde ivre du mot mémoire. Assurément, Yasmina Reza ne croit pas aux vertus de ce fameux devoir de mémoire… Frères et soeur s’engueulent tout au long de leur virée, avant de se réconcilier. Il est là aussi le sel de ce roman, cette plongée dans les mystères d’une fratrie, unis par des liens indéfectibles.