GIRONDE CHRONIQUE D’UN DÉSASTRE ANNONCÉ
Des forêts peu entretenues, une chaleur caniculaire, des pompiers mal coordonnés… Enquête sur une bataille perdue d’avance
Par miracle, des catastrophes ont été évitées, mais les hommes du feu resteront des semaines en alerte
De notre envoyé spécial en Gironde Nicolas Delesalle
Lundi 18 juillet : l’incendie prend de telles proportions qu’il avale, au nord, les campings. Des cinq installés au bas de la dune du Pilat, dont le fameux camping des Flots bleus, il ne restera bientôt que des voitures calcinées, des boules de pétanque brisées en deux par la chaleur infernale (jusqu’à 1 000 °C), des caravanes transformées en flaques rectangulaires de plastique fondu, des bouteilles de gaz obèses aux formes grotesques, déformées par la pression, d’autres explosées en shrapnels. Au sud, le feu menace la base aérienne de Cazaux : 10 Rafale et 17 Alpha Jet décollent en urgence pour trouver refuge dans d’autres bases. À l’hôtel La Co(o)rniche, les pompiers jettent les bouteilles de gaz dans la piscine tandis que celles des campings, au loin, explosent par centaines. Les soldats du feu ont sauvé les hommes, sauvé les biens, les maisons ; ils ont demandé à la police et à la gendarmerie d’évacuer 36 500 personnes avec l’aide des mairies. Amers, ils n’ont pas pu sauvegarder une forêt primaire irremplaçable, très différente des forêts landaises usinées par l’homme : le feu était trop
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