The Good Life

MARCO BIZZARRI, L’ENFANT DU PAYS

Habillé d’une veste bleue superbement taillée, qui porte sur la manche gauche ses initiales, MB, Marco Bizzarri pense et parle vite, grosses lunettes sur le nez et chaussé de baskets. Tapant sans cesse du pied, il gesticule comme il respire. Pour souligner avec emphase chaque mot, presque goulûment.

The Good Life: Nous sommes dans le restaurant Dalla Gioconda, que votre famille a récemment repris. D’où vient votre passion pour la cuisine ?

Marco Bizzarri: Elle fait partie de mon ADN d’Italien. Je suis né à Rubiera, près de Modène, au nord de Bologne, au cœur de cette Émilie-Romagne qu’on surnomme de nos jours la Food Valley, pour la richesse de son patrimoine culinaire. Je viens d’une famille très, très modeste. Nous n’avions pas de salle de bains ni de chauffage à la maison. Mon père était céramiste, et, pour lui, la semaine de 40 heures n’existait pas. Il travaillait sept jours sur sept. Mais il y avait ce rituel, chaque dimanche, de nous retrouver tous à table. Les longs repas en famille, les odeurs, le goût des cappelletti de Maman, les vendanges des quelques vignes de Papa, l’enfant de 2 ou 3 ans que j’étais, qui foulait les raisins sous ses petits pieds, tout cela ne s’oublie pas… Tout le monde élevait des cochons. Alors, le jambon, la coppa, les saucissons, la pancetta poêlée avec des œufs pour le petit déjeuner du dimanche, tout ça va au-delà de mon cas personnel, mais renvoie presque à un imaginaire collectif. Nos parents, qui avaient vécu la guerre étaient obsédés par la nourriture. Pendant trente ans, Maman a géré une échoppe dans le centre de Rubiera. Elle y préparait ses cappelletti mythiques, qui faisaient littéralement l’unanimité. Et cela dans une région où chaque famille est la gardienne de sa propre recette, tenue secrète, pour étirer la pâte et préparer la farce. Rivalisant perpétuellement avec celles de ses voisines. Mon amour de la cuisine a été largement nourri par les. Feste dell’Unità, ces grands raouts annuels organisés par le parti communiste, avec des stands de cuisine populaire venus de toute l’Italie. Un événement qui, pour des millions d’Italiens, fut un vrai catalyseur culturel. C’est là que

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