disait-on de cet accessoire cher à la clientèle aisée parisienne ou étrangère. Dès le XVII siècle, l’artisan grenoblois Mathieu Robert se voit honoré du titre de gantier-parfumeur par le roi. L’essor du gant aux Années folles, le renom du gant grenoblois traverse l’Atlantique. En 1873, la fameuse maison Perrin ouvre un établissement à New York. À la même époque, Albert-Pierre Raymond invente le bouton-pression. L’Isère compte des milliers d’artisans indépendants, ateliers ruraux en montagne où coudre à domicile, d’entrepôts de stockage de peaux et même d’usines capables d’assurer l’ensemble des étapes nécessaires à ce précieux savoir-faire: mégisserie, tannerie, teinturerie, coupe, fente, confection de boutons, couture, broderie et expédition. Un patrimoine urbain encore visible. Dès le début du XX siècle, des couturiers, Gabrielle Chanel, Jeanne Lanvin, Jacques Doucet... font dessiner leurs modèles et, en 1910, s’ouvre une école qui prépare au métier de gantier. De préférence en peau de chevreau pour la finesse de sa texture, en cuir, en textile, courts, mi-longs, longs ou très longs, parfois doublés, en diverses tailles, au masculin, au féminin, les gants font la vie de toute une région. L’après-guerre, l’évolution de la mode, l’émancipation des femmes, la délocalisation, la concurrence asiatique signeront la fin du marché. Un seul gantier résiste encore, Jean Strazzeri à son atelier de Fontaine, commune voisine de Grenoble. En écho à l’exposition du Musée dauphinois, l’ouvrage illustré de deux spécialistes retrace cette extraordinaire saga.
MAINS COUTURE
Jun 22, 2022
1 minute
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