uite et fin… En attendant la suite, peut-être. Mais pour l'instant, ça va. Ça va mieux en tout cas. Le troisième tome de , de Manu Larcenet,, annonce une résilience certaine de la part de l'auteur, qui trouve enfin l'inspiration dans les profondeurs de son questionnement existentiel. Il tombait bas dans les deux premiers tomes, voilà Manu Larcenet en passe de remonter la pente afin de livrer un nouvel album à son éditeur. C'est une mise en abyme et un jeu de miroirs comme souvent chez l'auteur du . Sauf que le combat, dans cette trilogie, a pris des allures plus sombres, plus fragiles. Cette lutte contre lui-même, contre ses démons, contre son incapacité à (re)dessiner des mondes, Manu Larcenet s'en sert comme d'une clé pour ouvrir d'autres portes imaginaires. Son talent éclate à chaque page: formellement il ose tout, son récit explose, son trait convoque les gros nez (il se dessine ainsi) et Van Gogh, les enluminures et les dessins égyptiens, l’humour absurde et la vie quotidienne en famille. C’est à la fois drôle et terrifiant. Émouvant et poétique. Une plongée dans l’inconscient d’un créateur: le thème n’est pas nouveau, ils s’y sont tous collés quelles que soient les formes artistiques (cinéma, littérature, peinture…). Manu Larcenet attaque la falaise avec ses armes d’auteur de BD: le dessin, les cases, la mise en pages, les phylactères, les ruptures narratives. Et à la fin, il touche.
