Elle n’aurait pu rêver plus beau cadeau. Quand certains espèrent la montre de papa ou leur première voiture, Leila Mottley se voyait offrir pour ses 18 ans un contrat chez Alfred A. Knopf, prestigieuse maison d’édition américaine comptant dans son catalogue pas moins de dix-sept prix Nobel et une cinquantaine de Pulitzer, au terme, d’après l’éditrice Diana Miller, d’une « énorme surenchère ». Quelques semaines plus tôt, alors que les librairies baissaient leur rideau et que le monde se préparait au calfeutrement général, l’adolescente signait avec une grande agence littéraire new-yorkaise, conquise par l’histoire de Kiara, une jeune femme noire contrainte d’arpenter la nuit d’Oakland pour payer ses factures et ne pas être expulsée de son appartement.
À l’origine de cette histoire, un fait divers survenu en 2015, mettant en cause des membres de la police d’Oakland et de plusieurs autres services de la baie de, précise la primo-romancière quand nous la rencontrons dans les locaux d’Albin Michel, son éditeur français. . » Aux côtés de son héroïne, l’écrivaine comprend la « », l’« » et l’« » des femmes issues des minorités, comme elle l’indique dans la postface de son roman. « . » Une violence à laquelle Leila Mottley n’a pas été directement exposée, mais qui interroge sa propre vulnérabilité: « . »