Paul Ehrlich, l’écologiste qui annonçait des « centaines de millions de morts »
« LA BATAILLE POUR NOURRIR TOUTE L’HUMANITÉ EST TERMINÉE. Dans les années 1970 et 1980, des centaines de millions de personnes vont mourir de faim, en dépit de tout programme d’urgence entrepris maintenant. » Paru en 1968, La Bombe P de Paul R. Ehrlich s’ouvre par cette prédiction apocalyptique. L’écologie catastrophiste, coercitive et antihumaniste tient son manifeste, qui s’écoule à 2 millions d’exemplaires. Son auteur, biologiste à Stanford, multiplie les apparitions, du Tonight Show aux pages de Playboy. Désireux que son message touche l’audience la plus large possible, le Cassandre avait donné 10 dollars à sa fille de 12 ans pour qu’elle souligne les passages trop ardus du manuscrit.
Enfant d’une banlieue du New Jersey marquée par l’explosion urbaine, Paul Ehrlich a, étudiant, religieusement lu de William Vogt et de Henry Fairfield Osborn. Deux best-sellers de 1948, pionniers en matière d’écologie, mais qui siècle, l’économiste anglais assurait que la contradiction entre une croissance démographique qu’il jugeait exponentielle et des ressources alimentaires limitées condamnait l’humanité à des catastrophes perpétuelles, sauf à réguler les naissances. Malthus a rapidement été démenti par la révolution agricole. Mais dans le contexte d’une croissance démographique mondiale qui atteint son taux maximum entre 1965 et 1970, des néomalthusiens brandissent à nouveau le spectre de la surpopulation. A l’aise dans les médias, Paul Ehrlich devient leur champion. Pour lui, toutes ces naissances ne peuvent que déboucher sur des millions de morts. envisage différents scénarios lugubres, telle une « super grippe » décimant plus d’un milliard d’humains. Mais l’essai privilégie un fléau: des famines massives.
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