Amélie Nothomb, l’enquête inédite: au bonheur d’Albin Michel
Chez Albin Michel, on n’aime pas trop parler chiffres. En particulier lorsqu’il s’agit d’Amélie Nothomb. On préfère parler lettres, longévité, fidélité. Pourtant, ce sont les chiffres qui définissent le mieux la relation nouée entre l’une des dernières maisons indépendantes de Paris et la romancière. 30, comme le nombre d’années qui les lient par contrat, une longévité exceptionnelle dans un milieu où notoriété rime souvent avec transfert vers un éditeur mieux-disant. 31, comme le total des livres publiés depuis 1992, un à chaque rentrée littéraire. 6 millions, comme le nombre d’exemplaires vendus en France en grand format (10 pour les poches et 3 pour l’étranger). Des chiffres qui dépassent les performances des machines à best-sellers « maison » comme Eric-Emmanuel Schmitt ou Pierre Lemaitre. Ou celle d’un Michel Houellebecq, qui a pu faire le bonheur de Flammarion avec les 618 000 exemplaires de Soumission, mais n’a pas la même régularité sur la durée.
Chez Albin Michel, Amélie Nothomb est incontestablement un auteur à part. Partout, dans les locaux historiques du quartier Montparnasse, on en trouve les traces. A l’accueil, des tableaux la représentant, cadeaux de fans, surplombent les hôtesses. Un peu plus loin, dans le bureau de son attachée de presse, traîne une plaque funéraire avec sa photo et cette phrase: « Que la vie devait être triste avant moi », souvenir d’une émission de télé qui
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