ifficile de savoir quel gaz hilarant a été répandu dans les conduits de la clim du siège du constructeur à Toyota City (Aichi, Japon). Peut-être le même que celui inhalé par le pilote du Boeing 747 dans de Claude Zidi (1983), qui tente d’atterrir sur un porte-avions. La folie des ingénieurs nippons n’atteint pas ce niveau bien sûr, mais force est de constater que, depuis la GR Yaris sortie en 2020, le très pragmatique géant japonais se lâche, et c’est tant, Toyota lance une version à boîte manuelle de sa Supra qui, rappelons-le, est une BMW Z4. Cette exclusivité a nécessité quelques modifications, notamment au niveau de la console centrale. Sur les premiers prototypes, où le levier de la commande à six rapports était implanté en lieu et place de celui de la transmission automatique à huit vitesses, le conducteur faisait la désagréable expérience de se cogner la main dans la planche de bord. Il a donc fallu repenser l’ensemble pour offrir une meilleure ergonomie. Une fois à bord pour quelques tours du circuit de Monteblanco (Espagne), nous retrouvons avec plaisir cette bonne position de conduite, mais à ajuster par rapport à la version automatique. En cause : une course d’embrayage très (trop !) longue obligeant à bien tendre la jambe pour débrayer à fond. D’autre part, cette commande aurait pu être moins ferme. Le premier contact avec ce levier de vitesses surmonté d’une boule à la préhension étrange mais qui, en réalité, s’avère parfaite procure immédiatement le sentiment de faire corps avec la machine. Développée par Toyota avec des éléments ZF, cette transmission manuelle, aux verrouillages francs et aux débattements courts, s’avère bien guidée mais accroche un poil, ce qui accentue le caractère de la Supra. Du reste, la sonorité évocatrice du 6 cylindres en ligne, avec turbo twin scroll, de 340 ch et 51 mkg donne envie d’aller limer le bitume du tracé espagnol. Et pour aider les néophytes ou ceux qui ont oublié la gestuelle à cause de toutes ces voitures à deux pédales, Toyota a mis au point un système de talon-pointe automatique : très efficace, il envoie un coup de gaz à chaque rapport rentré. Cet artifice peut se déconnecter via la molette commandant l’écran multifonction.
