Vanity Fair France

À VOIR ET À MANGER

Nous avons tous, un jour ou l’autre, dévoré un livre. Mais peut-on, au sens propre, se nourrir d’art ? Avec ses airs de sujet de bac philo, la question agite penseurs et gastronomes depuis que Platon a déclaré que non, la cuisine c’est juste un savoir-faire, contredit quelques siècles plus tard par un Jacques Attali persuadé qu’au contraire, « comme les meilleurs des artistes de tous les autres arts, [elle] glorifiera la vie, et saura, par le souvenir, transmuter l’éphémère en l’immortel ».

De l’art ou du cochon ? Peut-être le plasticien Carsten Höller, dont la singularité est célébrée dans les plus grands musées du monde, saura-t-il mettre tout le monde d’accord. Cuisinier amateur mais qu’on devine obsessionnel, l’artiste allemand a ouvert en mai dernier à Stockholm un restaurant nommé Brutalisten, vingt-huit couverts à peine, mais dont la renommée traverse déjà les frontières. Essentialiste, pratique et très portée sur le béton brut, l’architecture celle des patates bouillies avant le gueuleton d’inspiration française de ladite Babette. On craint que du passe-plat s’échappe un fumet de contrition. La gourmandise est un vilain défaut, vous expierez au pain sec et à l’eau.

Vous lisez un aperçu, inscrivez-vous pour lire la suite.

Plus de Vanity Fair France

Vanity Fair France1 min de lecturePopular Culture & Media Studies
MONTÉE Des Marches
En 2001, Nicolas Ghesquière, alors directeur artistique de Balenciaga, a créé le City, souhaitant proposer un sac « léger, familier et efficace ». Le modèle, décliné depuis dans différentes teintes, est à l’origine d’une lignée d’autres iconiques de
Vanity Fair France3 min de lecture
Vanity Fair France
Les Publications Condé Nast – 91-93 rue de Richelieu, 75002 Paris – téléphone 01 53 43 60 00 Pour envoyer un e-mail, les adresses se composent comme suit : initiale du prénom + nom (collés) @condenast.fr RÉDACTION European Editorial Director Simone
Vanity Fair France11 min de lecture
L’AUTRE Maître Du Kremlin
Dans un monde obéissant à la logique, Michael Lockshin serait occupé à déambuler sur les tapis rouges, cintré en smoking au bras de ses acteurs. Son quotidien serait fait de sourires plus ou moins figés à l’adresse des photographes, de toasts au cham

Associés