oissy, une heure quarante de vol jusqu’à Naples et un soleil de plomb à l’arrivée dans un aéroport en plein centre-ville où le mot « chaos » prend tout son sens. Montez dans le premier taxi et indiquez-lui Bouclez votre ceinture et fermez les yeux pendant vingt minutes! Ne parlez surtout pas au chauffeur – ou plutôt au pilote – et dites-vous que le nombre de g (unité de mesure d’accélération) que vous prenez dans les virages est inversement proportionnel au plaisir absolu et irréel que vous ressentirez au bord de la piscine du Capri Palace, dans Dieu nous garde, nous sommes vivants et prêts à embarquer sur l’Aliscafo (un hydroptère: un bateau dont la coque s’élève et se maintient hors de l’eau à partir d’une certaine vitesse grâce à la portance d’ailes immergées), qui relie le port de Naples à Capri en moins de cinquante minutes, à la vitesse de 30 nœuds dans un panache d’écume et de fumée à faire pâlir Moby Dick… Mais bientôt, le miracle se produit. Vous êtes sur le point de débarquer à Capri, les hommes sont élégants, les femmes portent de jolies robes et de grands chapeaux de paille, et tout ce petit monde déambule, les uns pour descendre, les autres pour embarquer avec leurs bagages (chics). Un beau marin tout de blanc vêtu vous attend, le nom de votre hôtel brodé sur sa casquette de capitaine: Capri Palace. Le meilleur hôtel de l’île (en avril 2020, la société d’hôtellerie de luxe dubaïote Jumeirah Group a pris la gestion de l’établissement, apportant un savoir-faire et un carnet d’adresses important). Ne vous occupez plus de vos bagages, un taxi cabriolet vous attend pour une agréable balade jusqu’à Anacapri, tout en haut de l’île. Et là, c’est comme passer la porte d’un musée. Celui de l’art de vivre à l’italienne, avec ses maisons blanchies à la chaux, surmontées de coupoles, comme il y a mille ans. À Anacapri, on est dans une vraie ville qui vit toute l’année – sans boutiques Prada, Valentino, Gucci ou Hermès. Et au Capri Palace, aucune berline de luxe garée devant l’hôtel, mais un long couloir qui jouxte la piscine en toute transparence, rappelant les vieux avec Sean Connery. Une lumière bleue s’échappe de meurtrières, les nageurs s’agitent comme dans un aquarium. On débouche sur un sublime jardin méditerranéen! Ici, pas de portier, mais un établissement magnifique, tout blanc. L’ancien propriétaire, Tonino Cacace, était un grand amateur d’art. Né sur l’île, fils de commerçants, il a façonné l’hôtel à la manière d’un directeur de musée. Résultat: ce du XVIII est truffé d’œuvres d’art. Le marbre, présent partout, répond aux miroirs dorés et les suites évoquent l’univers de Joan Miró, de René Magritte ou d’Andy Warhol. Ailleurs, un abrite des pièces de Keith Haring, Giorgio De Chirico ou Arnaldo Pomodoro. La plupart des 70 chambres profitent d’une vue à 180° sur l’île, mais celles côté jardin, à l’arrière, donnant sur le mont Solaro, ne manquent pas de charme. Préférez les Capritouch Suites; elles sont décorées de carreaux de céramique bleu et blanc et dotées d’un joli canapé Loro Piana blanc. L’ambiance « bohème chic » cultive la décontraction, sauf à L’Olivo, table gastronomique du chef Andrea Migliaccio (deux étoiles au guide Michelin). Dans une salle immaculée, parée de la seule lueur de luminaires Fortuny (Venise), on sert une cuisine italienne « simple », composée exclusivement de produits locaux, mais arrangés avec talent, un goût subtil et une très grande délicatesse. Une mention spéciale pour le chariot de tisanes
Capri Palace, il più chic dell’isola
Jul 08, 2022
3 minutes
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