Le style des carabines: une AOC L’origine géographique dicte ses codes
L’Europe centrale et plus particulièrement l’empire austro-hongrois à l’époque charnière entre la dernière décennie du XIXe et le début du XXe siècle a développé un type de monture que l’on retrouve sur la majorité des armes locales et qui a fait les beaux jours des productions de Ferlach, en Carinthie. On peut s’interroger sur ces schnabels1 au devant, sur ces poignées kaisergriff 2 ou encore sur ces quadrillages en écailles de poisson.
Ces gimmicks ne sont pas des ornements, ils sont apparus au fil du temps comme des éléments ergonomiques adaptés à une utilisation spécifiquement montagnarde. Le rôle premier du schnabel est d’assurer l’accroche sur le sac lors d’une visée en pente, et le kaisergriff autorise une tenue plus ferme lorsque la main faible délaisse le devant.
Le quadrillage en écailles de poisson est quant à lui parfaitement adapté à une prise sûre, même avec les mains enneigées, alors que la joue « bavaroise » à multiple filet reste un vestige des premières joues d’arquebuse, dont la crosse en forme de queue de poisson s’ornait de nervures concaves.
On ne saurait quitter ce pays sans évoquer la Mannlicher-Schönauer, dont la ligne si particulière de sa version Stutzen a généré l’appellation Mannlicher, synonyme de carabine à fût long, quelle qu’en soit la marque ou la provenance. Les Mannlicher-Schönauer étaient produites en arsenal à la Österreichische Waffenfabriks-Gesellschaft de Steyr en Haute-Autriche. Le design comme la fabrication sont extrêmement rigoureux et la forme générale n’a connu que deux variations légères entre les modèles d’avant
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