Mission accomplie! Cinq mois après son départ de Lanzarote (îles Canaries), Astra est rentré à bon port à l’issu d’un tour du monde express réalisé contre vents et courants. Astra, dont nous avions relaté la première partie du périple dans notre dernier numéro spécial trawlers (Neptune n°305), a établi avec cette aventure un nouveau record, devenant le premier navire à moteur de moins de 24 mètres à effectuer une telle circumnaviga tion. Cet exploit – le mot n’est pas trop fort–s’est déroulé sans connaître de problème technique majeur, et en ne s’arrêtant que dans le but d’assurer le ravitaillement en nourriture et carburant. Seule la complexité de la bureaucratie néo-zélandaise aura obligé Iain Macneil et ses quatre hommes d’équipage à revoir leurs plans, avec tout de même 1600 milles supplémentaires à la clé. Pourtant, le parcours n’était pas dépourvu d’embûches… Avec les cinq grands caps de l’hémisphère sud à passer et les mers les plus inhospitalières du globe à traverser, arriver à destination n’avait rien d’une sinécure. Températures extrêmes, forts courants, phénomènes météo imprévisibles et zones de piraterie ne sont que quelques échantillons des difficultés et dangers que cet ancien navire de sauvetage suédois construit en 1994 a dû affronter.
L’aboutissement d’un rêve
Point d’orgue de cette aventure, l’océan Pacifique et son immensité aura laissé une marque indélébile dans les mémoires des membres de cette expédition. À lui seul, le Pacifique a représenté plus du tiers des 31500 milles nautiques parcourus au total lors de ce tour du monde! Dans son journal de bord, dont vous retrouverez de larges extraits dans les pages suivantes, Iain Macneil relate avec une grande précision les nombreux enseignements tirés d’une telle navigation. Aventure à la fois humaine et maritime, le voyage d’Astra restera aussi comme l’aboutissement du rêve d’un ancien officier de marine marchande ayant souhaité naviguer sur tous les océans du monde à bord d’un « petit » trawler en acier. À force d’abnégation, ce rêve est devenu réalité!
Ici à quai dans le port de Papeete, Astra a dû revoir ses plans au milieu du Pacifique.
Extraits du journal de bord…
DE VALPARAISO À TAHITI 4 410 milles/21 jours
→1er février 2022
Les trois premiers jours depuis notre départ, nous avons eu un vent de sud par le travers, mais la météo commence à nous devenir favorable. Je me suis demandé comment décrire ce que l’on ressent en traversant l’océan Pacifique sur un bateau à moteur de 24 mètres. C’est un peu comme lorsque vous fabriquez un avion en papier dans le but de le lancer d’un bout à l’autre d’une pièce. Vous savez que c’est possible, mais vous devez le lancer au bon moment, ni trop vite, ni trop lentement, avec le bon équilibre de poids et sans vent de travers (ou vent contraire) pour y parvenir. Nous avons maintenant parcouru 10 000 milles