Rock and Folk

Super Pumped, La Face Cachée D’Uber

armi les boss de la Silicon Valley, certains sont aussi connus que le pape, les Rolling Stones et Nabilla (plus Jésus) réunis. Comme Steve Jobs, Bill Gates, Mark Zuckerberg, Jeff Bezos et Elon Musk. Des self-made-men devenus milliardaires en jonglant avec des technologies si novatrices que les scénaristes de “Star Trek” ne les ont même pas. Parmi tous ces loups de la finance se trouve aussi un certain homme le plus riche du monde. Six millards sur son compte en banque, le gars! De quoi largement racheter Canal + s’il le désirait. Chose qu’il ne fera certainement pas depuis que la chaîne cryptée a mis en ligne début juin la série “Super Pumped, La Face Cachée D’Uber”. Sept épisodes très denses qui détaillent — de petits points positifs à de gros point négatifs — le parcours tortueux et douteux de cet entrepreneur prêt à tout pour que son Uber chéri face la nique à tous les taxis de la planète. Une application pratique, certes, mais payée au prix de combines infernales, de rapprochements douteux et de beaucoup de sacrifices humains côté employés. Dans le rôle de Kalanick — alias Uberman —, Joseph Gordon-Levitt fait plus que le job. Un quadragénaire (faussement) propre sur lui, croyant fermement en sa réussite jusqu’à faire péter les frontières de son ultra-mégalomanie, figeant son sourire carnassier pour mieux séduire ses interlocuteurs et toujours collé à son smartphone pour surveiller à la seconde près l’évolution de sa société et des millions de dollars qui vont avec. Un homme sans foi ni loi qui largue sa femme aimante pour une charmante jeune violoniste et engage de jeunes collaborateurs toxiques prêts à le suivre dans ses pires malversations. Dans le rôle, Gordon-Levitt est donc parfait. Comme il l’était en Bruce Willis jeune dans “Looper” de Rian Johnson, en funambule défiant les hauteurs dans “The Walk” de Robert Zemeckis ou en pilote d’avion détourné dans “7500” de Patrick Vollrath. Ici, son personnage synthétise les pires tares de l’. Tout en incarnant un homme que l’on rêverait d’être. Quelqu’un qui ne doute jamais, quitte à prendre les risques financiers les plus kamikazes. Au point de risquer de faire couler son rêve uberesque à chaque instant. Voir cette séquence amusante où il tente de vendre Uber à Larry Page, le créateur de Google, qui s’avère être un véritable geek. Le rythme de la série, assez intense (au point qu’on se perd parfois dans les diverses ramifications de deals et de contrats) doit beaucoup à sa réalisation au cordeau. Certains épisodes étant mis en boîte par John Dahl, réalisateur d’excellents films noirs ironiques du début des années quatre-vingdix (“Last Seduction”, “Red Rock West”), et qui apporte justement sa patte très sarcastique à la série. Avec, au passage, une excellente idée de mise en scène: quand les nombreuses pensées, malignes et destructrices, fusent dans le cerveau du jeune patron d’Uber, elles sont symbolisées par des incrustations de dessins et de mots défilant à grande vitesse sur un fond vert placé derrière lui dans le décor ().

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