Si les premiers travaux effectués sur la double nidification remontent aux années 1980, la fréquence de ce comportement au sein d’une population de perdrix rouges (Alectoris rufa) et son effet sur l’augmentation de la productivité n’ont été mesurés que bien plus tard. Directeur scientifique de l’Institut méditerranéen du patrimoine cynégétique et faunistique (IMPCF), le grand spécialiste de la perdrix rouge Jean-Claude Ricci nous en dit plus sur ce phénomène reproducteur à bien des égards remarquable.
Un peu d’histoire
Ce comportement fut sans doute vérifié pour la première fois en 1933 par Debono chez la perdrix gambra, puis par Wettstein, qui, en 1938, captura un mâle de bartavelle portant une plaque incubatrice, précise Jean-Claude Ricci. Plus tard, dans les années 1980, les observations qui se multipliaient confirmèrent le phénomène. L’ornithologue suisse Paul Géroudet cita ainsi des cas de double nidification au sein de populations captives élevées en Grande-Bretagne. Et il s’interrogea: la participation du mâle à l’incubation est-elle naturelle, simplement locale, ou bien s’agit-il d’une constante observée chez toutes les perdrix appartenant au genre ? Des éléments de réponse seront apportés longtemps après, grâce à des suivis plus pointus. En attendant, l’Anglais R. E. Green démontra en 1980 que sur les 47 oiseaux naturels qu’il