Le monopole du prestige
ucune autre maison n’est installée dans une rue rebaptisée à son nom. Gallimard n’est pas l’éditeur le plus ancien, mais il a l’image la plus chic de France. Quand il met en valeur son fonds, il parvient souvent à l’inédit de Céline. On pouvait trouver audacieux son premier tirage de 80 000 exemplaires. Eh bien, tout a été vendu, et on en est déjà à la troisième réimpression. Comment expliquer ce phénomène, alors que la plupart des céliniens se disent déçus par ce texte d’une centaine de pages ? Parce qu’on achète la marque. On trouve des piles de dans tous les Relay, mais l’habillage Gallimard en fait un produit de luxe. Annie Ernaux profite aussi à plein de cet « effet prestige » : le pourtant très mince arrive à 40 000 exem plaires écoulés. La collection Blanche a de beaux jours devant elle.
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