NATURE précieuse
lse pose là, en majesté. Son nom : Crèvecœur . Avec ses épis de blé, ses lignes aériennes d’or et de diamant, le diadème semble prêt à s’envoler au moindre souffle de vent d’été. La pièce, qui a récemment rejoint les collections patrimoniales de Chaumet, et donc rarement vue, est présentée dans les galeries de l’École des beaux-arts de Paris dans le cadre de l’exposition « Végétal : L’École de la beauté ». Elle résume à elle seule l’esprit et l’histoire du joaillier de la place Vendôme. L’amour, d’abord – ce bijou transformable en devant de corsage, un must de la Belle Époque, fut commandé en 1910 par le au comte de Mosloy, ambassadeur ayant œuvré au mariage de l’empereur avec Marie-Louise d’Autriche cent ans plus tôt. La nature, enfin, tant chaque détail, épi, grain, est saisissant de réalisme. « Ç’a été une vraie surprise », explique Marc Jeanson, le commissaire de l’exposition, qui s’attendait à trouver chez Chaumet des roses romantiques et toute la grammaire florale du registre guirlande, parfois un peu ampoulé, en vogue à l’époque. Il est tombé sur un fond d’archives unique au monde, riche de bijoux, de dessins ou encore de photographies prises sur plaque de verre. « Il y a du gui, du houx, des pattes d’oiseaux, un diadème entièrement recouvert de pensées, des dessins qui relèvent de la science plutôt que de l’art décoratif… Et d’ailleurs, quand l’orfèvre Marie-Étienne Nitot fonde la future maison Chaumet en 1780, il accole au nom de son métier, joaillier, un adjectif, “naturaliste”. »
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