À Buenos Aires, une librairie plus vieille que... l’Argentine !
de Buenos Aires, à deux pas de la plaza de Mayo, le cœur politique du pays. Difficile d’être plus ancré dans l’histoire nationale argentine. La situation privilégiée dont jouit la librairie Âvila s’explique par sa longévité inégalable. Patrimoine historique national, elle fut fondée en 1785, trois décennies avant l’indépendance du pays. À peine franchie la porte d’entrée, on aperçoit notre homme, au fond de la grande salle du rez-de-chaussée. Il semble barricadé, entre son vieux bureau en bois et une étagère envahie de livres. Un peu partout, les écriteaux qui classifient les références sont inscrits dans les règles calligraphie emblématique de Buenos Aires, qui inspirent des airs de milonga même au profane. Quand il s’agit de livres, la proclame avec grandiloquence cet homme de théâtre. Aux antipodes du syndrome de Diogène, le lecteur passionné est en quête perpétuelle de références et d’éditions rares. Quand l’accumulateur passif entasse tout et n’importe quoi, le maître d’une belle bibliothèque opère, lui, à une matérialisation géométrique de ses connaissances. De quoi adoucir les désagréments de l’accumulation. Glorifier le livre, sous toutes ses formes, voilà le métier du libraire.
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