DÉBUTANT AU MILIEU DES ANNÉES SOIXANTE-DIX DANS LA PRESSE UNDERGROUND (Libération première mouture, notamment) pour éclairer le lecteur sur l’émergence d’une scène musicale africaine à Paris, Martin Meissonnier se dirige rapidement vers le management local de pointures réputées “difficiles” (Don Cherry, John Lee Hooker, Fela, Albert Collins…), avant de plonger dans la production de disques world (comme on disait absurdement à l’époque) au début des années quatre-vingt (King Sunny Ade, Manu Dibango, Ray Lema, Khaled…). Son parcours serait déjà atypique s’il ne décidait alors de se tourner vers le documentaire, profitant du succès de son émission culte “Mégamix” programmée sur Arte au début des années quatre-vingt-dix pour progressivement quitter les rivages musicaux afin d’embrasser le monde dans un ensemble plus vaste. Ainsi, sa dernière série de films intitulée “Le Bonheur A L’Ecole” tentant, en trois épisodes passionnants (disponibles sur MyCanal), d’imaginer le futur de l’éducation de nos bambins à l’heure du numérique et du village mondial. Installés auprès de lui dans un grand salon, un magnifique portrait de Fela Kuti nous jauge. Il sera dès lors question de rock, de folk et de beaucoup d’autres choses…
Ecouter Hendrix dans le noir
ROCK&FOLK: Premier disque?
Je vais vous raconter une histoire marrante. J’étais en troisième, à Charenton, c’était le premier cours de musique. Et il ajoute: Il pose sur la platine “Band Of Gypsies”. L’intégrale (). Puis, il nous dit: Alors on a fait une analyse collective de “Band Of Gypsies”, en expliquant qu’il y avait des coups de mitraillette dans “Machine Gun”, de la musique africaine sous-jacente, etc. On avait tous la tête explosée: écouter Hendrix dans le noir quand tu as douze ans…