Edmonde, l’irrégulière
Cette maxime s’applique au portrait d’Edmonde Charles-Roux par Dominique de Saint Pern. Le livre commence par une ouverture cruelle, rencontre crépusculaire d’une femme de 96 ans égarée dans une maison de retraite serrant le poignet de sa biographe pour qu’elle la sorte de là et criant, devant l’aveu d’impuissance de sa visiteuse, un terrible : Puis flash-back ensoleillé :avec les Lazareff, puis chez Condé Nast, où elle sera rédactrice en chef de pendant une dizaine d’années. Page après page, le lecteur est frappé par la finesse d’analyse et le talent d’évocation de la biographe qui sait son monde, comme disait Saint-Simon. À l’heure où les gardiens de la morale sont partout, où la feinte modestie est reine de village, voici le portrait d’une femme de panache qui fut une aventurière, une amie des arts (Samson François, Roland Petit), une séductrice imprudente, voire parfois à en croire Gabrielle Chanel, qui l’a trop fréquentée, une C’est au tailleur Chanel et au lisse chignon Carita qu’on associe à jamais la belle Marseillaise, frisée comme un mouton au naturel comme en témoignent des photos anciennes.
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