Louis-Philippe, cible royale
arvenu au pouvoir sous les vivats à l’issue des Trois Glorieuses, Louis-Philippe horripile très vite les Français. Les monarchistes légitimistes voient en lui « l’usurpateur» et le fils du régicide Philippe-Égalité qui vota la mort de son cousin Louis XVI. Les républicains n’ont guère plus de considération pour ce « roi-bourgeois», soutenu par les banquiers. À force de censures et », souligne l’historienne Mathilde Larrère (université Gustave-Eiffel, Marne-la-Vallée). Conséquence directe: durant ses dix-huit années de règne, Louis-Philippe affrontera de nombreuses émeutes et subira pas moins de onze attentats, sans compter les complots déjoués! Cette longue série commence le 17 février 1832. Ce jour là, Berthier de Sauvigny, un légitimiste qui reproche au roi sa politique libérale, fonce avec un cabriolet sur le couple royal qui marche. Le 19 novembre 1832, Louis-Philippe est de nouveau visé par un coup de feu alors qu’il traverse le Pont-Royal. Un étudiant républicain sera arrêté puis acquitté. Plus dramatique, le 28 juillet 1835, une conspiration organisée par le républicain Giuseppe Fieschi fait 19 morts et 42 blessés parmi le cortège royal et la Garde nationale qu’il passait en revue à la Bastille. Le monarque s’en sort, lui, avec quelques égratignures au front. Le lourd bilan s’explique par la « machine infernale» utilisée par le conspirateur: une arme à feu composée de 25 canons de fusils juxtaposés, reliés entre eux sur un châssis incliné et capables de tirer simultanément. Cet attentat servira de prétexte au régime pour accentuer la répression des délits politiques et reprendre en main la presse. Les lois dites « scélérates» du 9 septembre 1835 rétablissent ainsi la censure. De nouveaux délits de presse sont établis comme l’offense au roi; la critique envers le gouvernement, assimilée à une offense au roi; l’opinion républicaine; l’appel aux changements de régime, etc. Conséquence: de nombreux journaux disparaissent.
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