L’Arlatan: la couleur de l’année
ifficile de parler d’Arles et d’art contemporain sans évoquer Maja Hoffmann, devenue, en moins d’une décennie, une figure tutélaire. À travers sa fondation Luma, archipel culturel où arts visuels résume le plasticien californien d’origine cubaine, basé au Mexique. Dépoussiéré, l’ADN du palais comtal repose donc à nouveau sur la couleur, en mémoire de Jean d’Arlatan de Beaumont, anobli par le roi René (1409-1480) pour avoir libéré la plaine de la Crau d’une bestiole qui ravagea les chênes kermès, dont on tirait la cochenille, la base du vermillon provençal. La couleur que, grâce à la mosaïque, Jorge Pardo a replacée au coeur du dispositif architectural: dix-huit teintes, deux millions de tesselles, onze tailles différentes, soit 6 000 m2 de sols et de murs calepinés d’après un dessin numérique, en regard des plafonds en bois peint, de l’escalier à vis et des fenêtres à meneaux Renaissance. S’ajoutent à ce kaléidoscope géant, une dentelle de métal découpée au laser, une cascade de lanternes multicolores, du mobilier sur mesure en bois tropical, des portes et panneaux peints en hommage à Van Gogh. Bref, une expérience camarguaise qui déboussole.
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