Election présidentielle: les écrivains et la tentation du silence
ichel Bussi a fait voeu de prudence. L’auteur de polars normand a beau se revendiquer de gauche, il refuse de s’engager en faveur d’un candidat à l’élection présidentielle. « Je suis persuadé que c’est contre-productif », explique ce romancier affable et populaire. A son image, de nombreux écrivains préfèrent rester discrets. « Vieux gaulliste de gauche » à la courtoisie délicieuse, l’académicien Jean-Marie Rouart qu’il voterait Jadot s’il « suivai[t] [s]es convictions », il ne veut plus s’exprimer sur la politique. Consensuels par nécessité, les hommes de lettres craignent-ils de se couper de leur lectorat, à l’heure où le débat public se fait conflictuel? « Le pays est tellement déchiré… Ils ont peur de prendre des coups », constate, entre deux éclats de rire gargantuesques, le truculent Alexandre Jardin, qui avait annoncé sa candidature à l’élection de 2017, avant de renoncer, faute de parrainages.
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