Une erreur judiciaire
Patrick Dils a le regard vague et pensif, allongé sur son lit carcéral. Dans la coursive fusent des noms d’oiseau et». La dessinatrice Constance Lagrange utilise un trait naïf, proche de l’aquarelle, pour décrire la violence des quinze ans de prison infligés à un jeune homme de 16 ans, pour rien. Le texte est assuré par la journaliste Brigitte Vital-Durand, qui avait suivi pour , procès après procès, la mécanique de cette erreur judiciaire. Patrick Dils, grand dadais décrit par les experts comme , avait été condamné, à tort, à perpétuité, pour le meurtre de deux enfants à coups de pierre, le 28 septembre 1986 à Montigny-lès-Metz (Moselle). Au fil des cases, on s’attache à cet apprenti cuisinier candide, dont l’alibi était qu’il ramassait des enveloppes dans des poubelles afin d’en décoller les timbres au moment des homicides. Et on comprend comment, implacable, la justice a foncé droit dans le mur jusqu’à ce qu’éclate la vérité grâce à la ténacité d’un gendarme : le meurtrier était le tueur en série Francis Heaulme, jugé définitivement coupable en 2020 seulement. Patrick Dils, qui aujourd’hui continue de témoigner afin qu’une telle erreur ne se reproduise plus jamais, avait « » parce qu’il voulait se conformer à ce que les adultes – les gendarmes – attendaient de lui. Vertigineux.
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