RÉSIDENCE D’ARTISTE
Qu’est-ce qui est art, qu’est-ce qui est design ? Peu importe cette rhétorique, expérimente Othmar Prenner avec un éclectisme curieux. Qu’il s’empare de bois, de pierre, de céramique, d’acier ou d’étain, de première comme de deuxième main, seule l’intéresse l’excellence artisanale sous toutes ses formes. partage le sculpteur,Rénovée avec l’aide de son frère menuisier, sa maison-atelier en est un édifiant manifeste, en lieu et place de l’ancienne ferme de leur oncle. Délabrés pour avoir été inoccupés, ces quartiers agricoles ont trouvé une nouvelle identité au fil de cinq ans de labeur et autant d’inspirations quotidiennes. souligne en souriant ce littéral touche-à-tout, affranchi des conventions. Autrefois aussi obscur qu’un cachot, le vestibule est devenu un puits de lumière, dont le sol en marbre blanc rivalise avec les murs chaulés. Dans un identique chamboulement, la chambre et le salon ont inversé leurs usages pour architecturer une atmosphère contemplative, sur des palettes distinctes. Pendant que des boiseries datant de plus de deux cents ans convoquent les bras de Morphée, entre un lit et un chiffonnier de facture actuelle fabriqués par Othmar, la pièce à vivre aligne une épure formelle et fonctionnelle, décloisonnant son lambris clair du sol au plafond, de la cuisine au salon. Comme dans les autres pièces, ce est habité par l’œuvre maison, entre mobilier et objets choisis. Ici, des boîtes en pin suisse, des couteaux en fer forgé, des moulins à sel et poivre ou encore une demi-lune ultra-fonctionnelle à l’archaïque beauté ; là, un fauteuil signé Saarinen et une cheminée « Ergofocus », au noir aussi radical que la pleine baie côté pignon. Pour l’artiste, cette vue est . Ce mantra, parmi d’autres, s’affiche en façade, sur l’enveloppe de bois : une perforation esthétique, qui se double d’une ventilation pratique. De l’art et du design, au quotidien.
