L'INSTANT
SCULPTEUR DE BOIS ET D'ENCRE
Textes de Jean-Louis Roux, Collection Beaux Livres Patrimoine, 39,95 €, Glénat Éditions
où il habite, comme ses parents et les parents de ses parents, Thierry Martenon voit ses sculptures sylvestres se ramifier dans le monde entier: musées et partage le Préalpin, indéfectiblement lié à son pays, à ses forêts de montagne, au bois qu'il sculpte depuis qu'il est en âge de tenir un canif. développe-t-il, l'atavisme chevillé au corps et au cœur. sourit cette « âme détendue ». Elle aime d'ailleurs faire profil bas, à l'instar de son mantra créatif: Outre l'architecte Ludwig Mies Van der Rohe, le peintre Paul Klee l'inspire, ainsi que le musicien Brian Eno: l'abstraction et la sérendipité fécondent l'imaginaire. Les arts premiers campent d'autres figures tutélaires. Reste qu'en référence, cette fois-ci, à Léonard de Vinci, ! Tout commence par un vagabondage de la main, alliée à une souplesse de l'esprit. Une fois le dessein transposé, place au rabot, à la varlope, à la gouge, au rifloir, au trusquin, jusqu'à ce que les finitions révèlent ciselage et finesse brutaliste, à sa façon de clair-obscur. dit cet adepte de l'œuvre au noir. À base d'encres de Chine notamment, ce ton graphique souligne les contours et les veines du bois, magnifiant sa matérialité en profondeur, captant ou reflétant la lumière selon les reliefs. Parfois, des ferrures font surface, comme en réparation. Dans ce perpétuel renouvellement, qui approche un terrain toujours vierge, l'accident est d'ailleurs bienvenu. aiguille l'artiste sculpteur. Quasi animiste, cette symbiose est sacrément esthétique.