La nostalgie, au lieu de jeter des braises sur le feu de la passion, l’étouffe. C’est donc délesté de tout passéisme larmoyant qu’il faut traverser cette extraordinaire mise en scène du génie de Thierry Mugler. L’associer spontanément à la grandiloquence des années 80 serait figer ses créations dans un espace-temps qu’elles ont toujours fui, pour justement s’affranchir des conventions, des normes de l’air du temps, pour proposer moins un vestiaire qu’un monde imaginaire, rêvé, fantasmatique. Vingt ans jouée au Festival d’Avignon en 1985, par la troupe de la Comédie Française. On jurerait que Shakespeare aurait approuvé avec enthousiasme l’interprétation majestueuse qu’a faite Mugler de sa pièce. La mise en scène de son iconique parfum Angel – adjectif bien galvaudé, mais qui trouve ici toute sa pertinence tant il a marqué toute une époque, ouvrant la voie à une nouvelle génération d’inventions olfactives – dans une salle pensée par l’artiste pour donner à vivre la richesse rêveuse, puissamment évocatrice, de sa savante structure : on n’oubliera pas de sitôt cette rencontre surréaliste de la barbe à papa, du melon, du jasmin, du caramel – entre autres notes de têtes –, élaborée par Olivier Cresp et Yves de Chirin en 1992.
Artiste TOTAL
Dec 08, 2021
3 minutes
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