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PLONGÉE EN OS TROUBLES

Tim Carpenter est un agent du FBI basé à Indianapolis. Un soir d’octobre 2013, son patron l’appelle: il a un bon tuyau pour lui. Un indicateur vient de lui parler d’un certain Don Miller, un vieux monsieur qui vit dans un coin reculé de l’Indiana, le Rush County, où il a fait construire une maison voici des décennies. Elle abrite une cave pas tout à fait comme les autres. Miller y aurait amassé une énorme collection d’antiquités en tout genre, des objets d’art, mais pas seulement. Il posséderait ainsi un nombre inquiétant de restes humains : des crânes, des ossements et même des squelettes entiers.

Tim Carpenter fait partie d’une cellule peu connue de la police fédérale : un service spécialisé dans ce qu’on appelle les art crimes. Vols de toiles de Renoir ou de Rembrandt, faux et contrefaçons, casses devenus célèbres ou restés confidentiels : le département s’intéresse à tous les délits liés aux biens culturels. Y compris les plus inhabituels. Carpenter appelle aussitôt l’informateur pour en savoir plus. Ce dernier lui assure avoir vu la collection de Miller de ses propres yeux. Il la qualifie à plusieurs reprises de « gigantesque ». « C’est-à-dire ? demande l’agent. Deux cents pièces ? Quatre cents ?

– Ah non, beaucoup plus, répond l’autre. Cela va plutôt chercher dans les 200 000 ! »

Carpenter pense que le type est dingue ou particulièrement fâché avec les chiffres. « Même un grand musée n’a pas 200 000 œuvres d’art, lui fait-il remarquer.

– Croyez-moi, lui rétorque l’indic, il y a en a absolument partout, il existe même des photos de l’endroit.» Carpenter le constate de visu et identifie bien des crânes et des ossements en quantité invraisemblable. Certains éléments de la collection ont été acquis illégalement, Miller ne s’en cache pas. Le vieil homme les aurait déterrés lui-même au cours des six dernières décennies.

Œufs de dinosaures

Dans les locaux du FBI, l’agent Carpenter lance une recherche sur Don Miller. Surprise, celui-ci est déjà connu des services de police. En 2008, le bureau avait enquêté sur lui. L’homme était alors soupçonné de

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