After Blue (Paradis Sales)
ela fait un paquet d’années que Bertrand Mandico engrange des courts-métrages arty proposant une autre forme de cinéma. Entre l’expérimentation visuelle, l’art brut et les hommages stylistiques aux images séminales du septième art. Quatre ans pile après la sortie de son premier long, “Les Garçons Sauvages”, Mandico mandiquise à nouveau avec “After Blue (Paradis Sales)” dont le titre est d’un ésotérisme aussi intrigant que le résultat. Soit une descente en apnée sur une planète sauvage au sens propre) et d’hommages divers à la propre cinéphagie de Mandico. Notamment cette longue errance dans des espaces sablonneux sortis tout droit d’un western cabalistique. Donc plus proche de Jodorowsky que de John Ford. Tout en imagination débordante, “After Blue” est aussi une ode aux femmes androgynes (le casting est exclusivement féminin), aux décors foufous et aux accessoires zinzins (des coquillages phalliques, des statues aux yeux vivants). Mandico a donc le cerveau totalement habillé par ses rêves fantasmatiques. Et il les retranscrit un peu à la façon de David Lynch. Comme si ses songes se déversaient directement sur l’écran sans passer par la case caméra. Et, comme dans un rêve, son film semble durer entre un millionième de seconde et l’éternité entière