Le franc bond en avant
CF MOTO 700 CL-X Heritage / 6 990 €
+ 180 km/h • 70 ch – 7 mkg • 198 kg tous pleins faits
Disponibilité: immédiate
«L Elle était intéressante, cette discussion avec Gilles, lors de ma visite de l’usine CFMOTO, il y a un peu moins de trois ans. à l’époque, le Français, ancien de l’industrie auto (Kia et Hyundai) avait été recruté par la marque chinoise pour l’aider à progresser dans son contrôle qualité. De ce point de vue-là, même si elles n’étaient pas au niveau de la concurrence, les machines n’avaient rien d’indigne. Mais il restait un point sur lequel elles péchaient: elles ne tapaient pas dans l’œil. Non pas qu’elles étaient laides ou sous-équipées, juste qu’elles manquaient de charme. , avait prévenu Gilles. Trois ans plus tard, me voilà près de Toulon, à quelque 9 500 km de Hangzhou, le fief Un génie, ce Toulonnais. En neuf mots, il a tout résumé. à la fois les progrès évidents de la marque en matière de style, et ses limites: une tendance toute chinoise à s’approprier ce que fait la concurrence. Mais bien sûr, vous ne payez pas votre pour vous contenter d’un résumé de neuf mots. Alors, laissez-moi vous en dire un peu plus. Effectivement, au premier coup d’œil, « putaing», la CL-X fait immanquablement penser à un Scrambler 800 Ducati. Non seulement la silhouette générale de la moto est quasiment la même (à l’exception d’un réservoir d’essence un peu plus ventru) mais, en outre, la chinoise reprend sans vergogne des détails stylistiques popularisés par l’italienne: la signature lumineuse du phare en X, le design du silencieux d’échappement, l’afficheur digital circulaire, le support de plaque ancré au bras oscillant et la monte pneumatique à sculptures pavées (des Pirelli MT 60). Mieux, le feu arrière, en optant pour deux segments verticaux de part et d’autre de la selle, renvoie indirectement à une autre Ducati: la Diavel. Bel « hommage» à la marque de Bologne! Heureusement, cette déclaration d’amour se fait sans réelles fausses notes sur le plan de la construction. En termes de qualité perçue, la CL-X ne se fait en effet pas franchement déventer par son inspiratrice transalpine. Certes, l’intégration du catalyseur d’échappement n’est pas des plus heureuses (la ligne dans son ensemble semble assez exposée, attention aux montées et descentes de trottoir…), certes, les commodos ont un aspect un peu plus bas de gamme, mais pour le reste, on ne voit pas grand-chose à reprocher à cette chinoise. L’habillage du réservoir fait la part belle à l’aluminium, les traitements de surface sont dans l’ensemble satisfaisants (y compris au niveau des fonderies moteur), les soudures n’appellent pas la critique et les périphériques sont issus de sous-traitants reconnus (suspensions Kayaba, freins J-Juan: une marque intégrée depuis peu au groupe Brembo). Bref, au premier coup d’œil, quasiment rien ne semble au rabais sur la CF. Et en selle? On reste dans le même registre. L’installation à bord renvoie, une fois encore, au souvenir du Scrambler Ducati avec cette impression d’être non pas posé sur la moto mais intégré à cette dernière, calé entre le dosseret formé par la selle passager et un réservoir proéminent. Le réveil du twin convoque, lui, une autre référence: Kawasaki.
