Michaël Foessel : « Une partie de la gauche refuse les plaisirs et le bien-vivre »
C’EST UN LIVRE QUI ARRIVE À POINT NOMMÉ après la ridicule polémique autour de Fabien Roussel, chantre communiste de la gastronomie française. Dans le passionnant Quartier rouge, le philosophe Michaël Foessel s’inquiète d’un tournant moral de son camp politique. Professeur à l’Ecole polytechnique, ce libertaire invite la gauche à ne pas abandonner le plaisir à la droite conservatrice. Entretien.
Le communiste Roger Vailland craignait déjà que les révolutionnaires ne deviennent des « pisse-froid ». La gauche est-elle aujourd’hui trop puritaine ?
Si la gauche est devenue puritaine, c’est que le reste de la société l’est devenu. Les médias conservateurs reprochent à la gauche des choses qu’on pourrait reprocher à la société entière. La thèse de mon livre, c’est plutôt qu’une partie de la gauche fait fausse route quand elle suit les évolutions hygiénistes et ascétiques, que l’on retrouve dans l’individualisme néolibéral.
